41.

— Bonjour Duboy ! lâcha Ari en croisant le chef de la section Analyse et Prospective dans le couloir qui menait à son bureau. Vous venez le samedi, vous aussi ? Ah la la ! On est les deux seuls à bosser dans cette baraque, hein ?

Mackenzie sourit en passant près de son supérieur. Duboy, qui avait sûrement été le premier à se réjouir des « vacances forcées » d’Ari, avait très mal pris la faveur qui lui avait été accordée par le procureur de Chartres. Le chef de section n’en revenait pas que Mackenzie parvînt chaque fois à si bien se tirer des pétrins dans lesquels il se mettait lui-même. Et l’arrogance moqueuse dans le regard d’Ari n’arrangeait pas les choses.

— Non, il y a pas mal de monde qui travaille aujourd’hui, Mackenzie, comme en toute période électorale, répondit-il sans s’arrêter, d’un ton glacial.

Ari lui adressa un salut de la main, puis partit tout droit vers son bureau. Malgré ce que venait de dire Duboy, l’immeuble de la DCRG était bien moins rempli qu’en semaine et il appréciait particulièrement le calme qu’il régnait alors. Les gens parlaient moins fort et ne perdaient pas de temps à parler de la pluie et du beau temps, pressés de terminer ce qu’ils avaient à faire. Cela lui convenait parfaitement.

Après avoir dépouillé son courrier, il s’empressa d’exécuter toutes les tâches qu’il s’était fixées à l’avance afin de ne pas perdre de temps. Il n’avait pas envie de rester des heures à Levallois et il espérait retourner au plus vite sur le terrain. Non pas que les événements des derniers jours lui eussent redonné le goût de l’action, mais il avait envie d’avancer et il savait que ce genre d’affaire – contrairement à son travail habituel – ne se résolvait pas derrière un bureau.

À tout hasard, il téléphona d’abord à Iris. Il salua sa collègue et lui demanda si elle pouvait trouver l’identité de la personne à qui correspondait le numéro de téléphone mémorisé sur le portable du grand blond. Iris lui promit une réponse rapide.

Ari chercha alors dans l’annuaire les coordonnées de la mairie de Reims, bien décidé à suivre la trace de l’astrolabe de Gerbert pour le comparer à celui dessiné sur la photocopie de Paul. Il composa le numéro, mais tomba sur un répondeur. Un samedi matin, il y avait peu de chances que la mairie fût ouverte en effet. Il pesta et tenta sa chance avec un autre numéro. Celui du musée des Beaux-Arts de Reims. Plus chanceux cette fois, il entendit la voix d’une standardiste.

— Bonjour, j’aurais voulu parler au conservateur…

— Ah, mais il n’est jamais là le samedi, monsieur.

— C’est assez urgent, il faudrait que je puisse le joindre ce matin.

— C’est privé ? Vous êtes de sa famille ?

— Non. Commandant Mackenzie, de la Police nationale. Vous auriez moyen de lui demander de me rappeler ?

— Euh… oui, bien sûr, balbutia la standardiste d’une voix paniquée.

Il attendit quelques minutes en consultant les différentes notes qui s’accumulaient sur son bureau, puis son téléphone ne tarda pas à sonner.

— Monsieur Mackenzie ?

— Oui.

— Bonjour, c’est monsieur Nelson, conservateur du musée des Beaux-Arts de Reims. On me dit que vous avez cherché à me contacter.

— Oui. Je vous remercie de me rappeler aussi vite.

— Il y a un problème au musée ?

— Non, rassurez-vous, cela n’a rien à voir avec vous. Je mène une enquête au sujet d’un astrolabe. Sauriez-vous où est exposé celui qui aurait été rapporté à Reims par Gerbert d’Aurillac ?

Il y eut un bref silence, comme si le conservateur, qui avait craint le pire, était enfin soulagé.

— L’astrolabe de Gerbert… Personne n’est sûr qu’il ait existé. Mais je ne suis pas un spécialiste. Il est vrai qu’on raconte que Gerbert d’Aurillac avait rapporté à Reims plusieurs instruments astronomiques de l’Espagne musulmane, mais un astrolabe bien précis, il n’y a aucune certitude. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’y a aucun astrolabe de cette époque conservé dans les musées de Reims.

— Je vois. Personne n’a jamais essayé de savoir ce qu’est devenu cet astrolabe ?

— Pas à ma connaissance.

— Bien. Je vous remercie.

Ari raccrocha, déçu. Il se demandait s’il allait pouvoir un jour identifier l’instrument dessiné sur la photocopie de Paul. Il était persuadé qu’il devait creuser cette histoire d’inscriptions manquantes et de quartiers de lune. Mais pour le moment, il ne savait plus où chercher.

Il décida de fouiller dans ses placards pour confirmer une intuition qui le taraudait depuis le jour où le premier homme était entré par effraction dans son appartement. En découvrant le tatouage sur son bras, il avait été certain d’avoir déjà vu ce soleil noir et il pensait maintenant pouvoir le retrouver. C’était, il en était presque sûr, dans l’un des nombreux livres qu’il conservait ici.

Ari possédait une mémoire photographique prodigieuse et était convaincu qu’en passant en revue les couvertures des différents ouvrages dont il disposait, par association d’images, il retrouverait le bon volume.

Un à un, il sortit les livres rangés dans l’une des bibliothèques de son bureau. Certes, il y en avait moins que chez lui, et de moins rares, mais il y avait tout de même beaucoup de titres, suffisamment en tout cas pour lui fournir jusqu’à présent la documentation dont il avait besoin dans ses recherches courantes : études sociologiques des groupes sectaires, histoires des principaux mouvements, documents officiels – dont les plus luxueux étaient édités par l’Église de Scientologie – ouvrages généralistes sur l’occultisme et l’ésotérisme…

Quand il eut entièrement vidé la première bibliothèque sans succès, il enchaîna méthodiquement avec la deuxième. Il inspecta en vain les ouvrages de la première rangée, puis alors qu’il s’apprêtait à passer à la rangée du dessous, son doigt s’arrêta sur le dos d’un énorme volume. Ce fut comme une évidence. Le titre de l’ouvrage ne lui laissa aucun doute : c’était bien là qu’il avait vu le symbole représenté par le tatouage des deux types.

Le livre, qui avait une quinzaine d’années, s’intitulait Le Mysticisme nazi ; Ari l’avait lu intégralement et avait plusieurs fois dû y recourir pour ses papiers. Il traitait des différentes doctrines mystiques qui avaient émergé en Allemagne sous le IIIe Reich, doctrines où le pangermanisme et l’ésotérisme se mêlaient de façon confuse. Ce courant, perpétué jusqu’au XXIe siècle par des groupuscules néo-nazis, était un sinistre amalgame d’occultisme, de cryptohistoire et de paranormal et avait, évidemment, Adolf Hitler pour figure de proue.

Très tôt, avant même la Seconde Guerre mondiale, de nombreux observateurs avaient remarqué que la doctrine nazie était teintée d’un paganisme ambigu et que Hitler s’était entouré de personnalités férues d’ésotérisme et de paranormal, comme Himmler ou Hess. Leurs croyances tendaient évidemment à appuyer les théories nazies sur l’origine de la race aryenne et sa supériorité sur les autres races, ainsi que sur son affaiblissement par le métissage avec les untermensch, les sous-hommes.

Le mysticisme nazi avait été principalement véhiculé, à ses débuts, par une sorte de société secrète sur laquelle Ari avait déjà eu l’occasion de faire quelques recherches. La société Thulé – ou Thule-Gesellschaft en allemand – avait été fondée au tout début du XXe siècle et n’était à l’époque qu’une société d’étude un peu snob sur l’Antiquité germanique. Avant la Première Guerre mondiale, ses membres avaient notamment édité une volumineuse compilation de prose et de poésie de l’Antiquité nordique. Le nom Thulé avait été choisi parce qu’il désignait une île mythique, évoquée par les Grecs et les Romains – dans l’Énéide de Virgile par exemple – au nord de l’Europe, où les membres de cette société secrète situaient le berceau de la race aryenne.

Disparue pendant la première guerre, la société Thulé s’était reformée aussitôt la paix revenue, mais cette fois avec une orientation différente : elle avait commencé à véhiculer une idéologie antisémite, raciste et antirépublicaine et, surtout, elle s’était choisi un étrange symbole, la croix de Wotan, qui préfigurait la croix gammée du mouvement nazi.

C’était sous l’influence de Rudolf Hess – l’un des personnages les plus troubles de l’entourage de Hitler – que la société Thulé avait connu, au milieu des années 1920, son apogée. Certains historiens estimaient d’ailleurs que Hitler, ayant adhéré à cette organisation secrète, avait bénéficié de son aide lors de ses débuts en politique et que c’était au sein de la société Thulé qu’avait émergé l’idée de l’Endlösung, la solution finale.

En 1937 toutefois, Hitler, désirant concentrer tous les pouvoirs sur son parti, le NSDAP[9], et obsédé par la théorie d’un complot judéo-maçonnique, avait fait appliquer un décret interdisant toutes les sociétés secrètes, et la société Thulé, à qui il devait pourtant son accession au pouvoir, avait été dissoute.

Cependant, et c’était ce qui intéressait à présent Ari, une légende avait toujours couru dans les milieux mystico-ésotéristes, et notamment dans de nombreux ouvrages de l’après-guerre, tel le célèbre Matin des magiciens de Pauwels et Bergier. Selon ces différentes sources, une sorte de cercle intérieur plus confidentiel, plus radical et plus élitiste aurait survécu à la dissolution de 1937, grâce à ses appuis politiques.

Ce cercle mystique s’intitulait la confrérie du Vril, ou l’ordre du Vril, et son symbole était… un soleil noir.

Ari étudia minutieusement une reproduction du dessin dans l’ouvrage qu’il avait sous les yeux. Il n’y avait pas de doute. C’était, trait pour trait, le tatouage qu’il avait vu sur les avant-bras des deux hommes qu’il avait affrontés.

Mackenzie referma le livre et bascula lentement vers le dossier de sa chaise. Il était un peu tôt pour tirer des conclusions hâtives, mais il était néanmoins envisageable que les responsables des quatre meurtres fussent membres d’un groupuscule néonazi. Étant donné le caractère particulièrement violent des homicides, il n’eût au fond pas été étonnant qu’ils eussent été commis par une bande de psychopathes nostalgiques du mysticisme hitlérien. Il restait malheureusement en Europe plusieurs groupes de cet acabit et c’était une piste qu’il allait falloir creuser. Ari décida d’ailleurs qu’il pouvait commencer par consulter les archives de la DCRG afin de voir si aucune note ne mentionnait l’existence d’une confrérie du Vril moderne ou si diverses associations néonazies n’avaient pas revendiqué cette identité au cours des dernières années. Bien que l’ordre du Vril eût officiellement disparu après la Seconde Guerre mondiale, il y avait peut-être – comme avec les Templiers – quelques illuminés qui prétendaient en être les héritiers directs.

Ari glissa le volume dans son sac et s’apprêta à descendre aux archives. Mais alors qu’il était sur le point de sortir du bureau, le téléphone sonna.

Il jeta un coup d’œil sur l’écran et reconnut le numéro de poste d’Iris.

— Tu as trouvé ?

— Oui, j’ai identifié le type à qui correspond le numéro. Je t’ai sorti ce que j’ai sur lui, mais il n’y a pas grand-chose.

— OK. Je passe prendre ça tout de suite.

Il descendit dans le bureau de sa collègue et ne put refuser quand elle insista pour qu’il reste discuter un peu avec elle. Avec tout ce qu’Iris avait fait pour lui ces derniers jours, il lui devait bien un minimum de courtoisie. Il s’assit sur une chaise en face d’elle.

— Encore merci pour tout, Iris.

— De rien. Tu verras, je n’ai rien découvert d’exceptionnel. Ton type s’appelle Albert Khron. C’est un ethnologue, la soixantaine, qui semble avoir une assez bonne réputation. Pas de casier judiciaire, pas de fiche aux RG… Il habite en banlieue parisienne, à Vaucresson, dans une belle villa bourgeoise. Il enseigne dans plusieurs universités et il préside un groupe d’études ethnologiques. Tu as tout dans le dossier, je t’ai même mis la liste des prochaines conférences auxquelles il participe. Il les enchaîne, on dirait. Il y en a une ce soir, à Paris, dans un centre de congrès du XVe arrondissement.

Ari ouvrit la chemise et trouva rapidement l’intitulé de la conférence. « Les Hyperboréens ». Elle était programmée pour 18 h 30.

— Parfait, dit-il en refermant la chemise. Tu es une vraie fée, tu sais.

— N’en fais pas trop, mon grand. Bon, et toi, alors ? Tu tiens le coup avec tout ce qui t’arrive ?

— Ça va…

Iris secoua la tête.

— Tu me fais rire, quand tu fais ton gros dur, Ari. Tu crois vraiment pouvoir tromper ton monde ? Excuse-moi, mais je te connais par cœur, je sais qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.

— Je suis crevé…

— Bien sûr !

— Non, franchement, ça va. C’est un peu compliqué, et puis… Paul Cazo était un homme très important pour moi, alors j’accuse le coup. Mais je t’assure, globalement, je vais bien.

Iris fit une grimace dubitative.

— Et tu veux me faire croire que ta tête d’enterrement n’a rien à voir avec ta petite libraire ? insista-t-elle.

— Oh, c’est du passé, tout ça…

— Mon œil, oui !

— Écoute, je t’assure, j’essaie de passer à autre chose.

— Oui, tu « essaies ». Mais tu n’y arrives pas.

— Mais qu’est-ce qui te prend, Iris ? T’as décidé de jouer les conseillères matrimoniales ?

— Ça ne me fait pas plaisir de te voir dans cet état. C’est pas parce que c’est fini entre nous que je me fous de ce qui t’arrive. Tu peux dire ce que tu veux, mais je commence à bien te connaître. Cette fille te hante, ça se voit à dix mille kilomètres. Avec moi, c’était pas pareil. T’as jamais été amoureux de moi. Mais là, me prends pas pour une idiote, t’es raide dingue de cette gamine. Je sais pas pourquoi tu fais dans le déni…

— Je ne fais pas dans le déni, Iris. Au contraire, je me rends à l’évidence. Cette histoire ne peut pas marcher, un point c’est tout.

— Et pourquoi ?

— J’en sais rien. Parce que je suis pas fait pour ça, sans doute. Tu me connais… J’ai pris mes habitudes de vieux célibataire. Peut-être qu’au fond je n’ai pas vraiment envie de me lancer dans une histoire d’amour avec une fille de dix ans de moins que moi… Finalement, je suis très bien tout seul.

Iris laissa retentir un rire moqueur.

— Oui ! Tu es vachement crédible, là ! Mackenzie et les femmes : un vrai roman. Moi, je crois surtout que t’es amoureux et que ça te fait flipper parce que t’as peur de t’enfermer. Coureur de jupons comme tu es, il pouvait pas t’arriver pire que tomber amoureux. Tu veux que je te dise ? Cette fille a l’air extraordinaire – et crois-moi, ça me coûte de te le dire – tu ferais bien d’arrêter tes conneries et de te fixer enfin.

— Oui maman, ironisa Ari.

— Tu trouves peut-être que je te parle comme à un gosse, mais reconnais que tu te comportes vraiment pas comme un adulte. Moi, quand tu m’as fait le même plan, j’étais grande, j’ai encaissé le coup. Mais cette gamine, je trouve ça dégueulasse que tu la fasses traîner comme ça. Et puis surtout, je trouve ça dommage. Putain, mais ça crève les yeux que tu l’aimes !

Ari abandonna la partie. Iris avait sans doute raison, mais les choses n’étaient pas aussi simples. Quoi qu’il en fût, ce n’était pas franchement le moment de penser à ça.

— Pour le moment, je ne veux pas trop me prendre la tête avec ça. Je me concentre sur cette histoire de meurtres, ça m’occupe l’esprit et ce n’est pas plus mal. On verra bien ce que l’avenir nous réserve.

— OK. Tu es un grand garçon, tu te débrouilles.

— Exactement, conclut l’analyste en prenant la chemise sous son bras. Merci quand même.

— Prends soin de toi, pauvre imbécile !

Il lui fit un clin d’œil et sortit dans le couloir.

 

Le rasoir d'Ockham
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